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L'Aigle

2019

XXᵉ siècle 1937

  • Quelque part entre le 25 mai et le 25 novembre 1937

Bibliographie

  • AGEORGES Sylvain, Sur les traces des expositions universelles 1855 – 1937. À la recherche des pavillons et des monuments oubliés, Paris : Parigramme, 2006.

  • FRAMPTON Kenneth, Histoire critique de l’architecture moderne, Paris : édition Philippe SERS, 1985.

  • VONDUNG Klaus, Magie und Manipulation ; Göttinger, 1971.

Sources

  • Carte postale française, H. CHIPAULT

L'Aigle

Créé en 1928, le Bureau International des Expositions codifie et réglemente désormais les rassemblements internationaux. Il veille en particulier à assurer un roulement logique des pays d’accueil, calmant les susceptibilités et rivalités.

L’Exposition Universelle de 1937 est programmée en 1934, et c’est le nouveau gouvernement français du Front populaire, élu en mai 1936, qui inaugure, « l’Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne ». L’exposition est fixée du 25 mai au 25 novembre 1937, c’est la première Exposition organisée en France sous les règles de la Convention de Paris émise par le Bureau International des Expositions.

Les tensions entre le patronat et le gouvernement ont retardé la construction des pavillons. Mais les tensions excèdent largement le cadre national : la dernière rencontre internationale que Paris organise est en effet avant tout le grand ring des idéologies fasciste, communiste et pacifiste. « L’Exposition sera ouverte à toutes productions qui représenteront un caractère indiscutable de l’art et de nouveauté » : L’Exposition de 1937 exclut les pavillons traditionnels sur l’artisanat et l’industrie et prend le tour d’un gigantesque concours architectural, préfigurant ce que seront les Expositions Universelles d’après-guerre.

Le visiteur est surtout frappé par les pavillons du IIIᵉ Reich et de l’URSS, qui se font face de chaque côté de la place de Varsovie. La colossale statue L’ouvrier et la kolkhozienne du pavillon de l’URSS, réalisée par Vera Moukhina (en acier inoxydable pesant 65 tonnes), confrontant le pavillon du IIIᵉ Reich, haut de 54 mètres, surmonté d’un aigle en bronze massif, tenant une croix gammée dans ses serres, conçu par l’architecte Albert Speer.

Vue sur la place de Varsovie depuis le Trocadéro 

Le style du pavillon est celui du style architectural officiel du IIIᵉ Reich, un classicisme réductionniste assez dure et ascétique. Le pavillon était conçu pour la confrontation avec celui de l’URSS. Cette confrontation se fait dans l’opposition de style architectural. D’un côté, le pavillon soviétique est fait de blocs rigide et classique, assemblé entre eux pour ne former qu’un seul élan à l’assaut du pavillon nazi. Ce dernier semble être fait d’un unique bloc, raide et net, comme calme, stoïque et solide comme une forteresse faisant face à l’assaut soviétique.

Hitler a choisi l’emblème impérialiste et guerrier de l’aigle, un énorme rapace surmonte l’édifice renfermant les stands allemands. Il est conçu pour représenter une défense massive contre les assauts du communisme. L’aspect martial du pavillon allemand, conçu par Albert Speer, ainsi que les sculptures monumentales de son cher ami Joseph Thorak qui y sont exposées, manifestent l’idéologie de l’art nazi. L’art officiel se présente, en architecture et en sculpture, dans un style classique monumental, censé symboliser la revendication du pouvoir et l’emphase du système totalitaire. Le Pavillon nazi, regorgeant de produits de l’industrie allemande, exhibe des compositions sur le thème des usines et de travaux agricoles ou ouvriers. On y voit des trains, des voies ferrées, des autoroutes en construction. Sur le tout, domine la figure du « travailleur allemand irréprochable et indestructible ; sur sa ténacité et sa dévotion à la patrie reposent les attentes de grandeur et de prospérité du Reich ».

« En chaque période de l’histoire, l’architecture exprime la nature profonde de l’esprit, de l’art et des conditions sociales et politiques du moment. »

Albert Speer

Photographie originale "Exposition Internationale Paris 1937" H. CHIPAULT

Photographie restaurée & re-colorisée

Avant/Après

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Vidéo

Time-lapse de mon travail avec une mise en scène sonore à la fin

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Parole de l'artiste

" Ce travail m'a pris environ 65 heures à faire, plus 5 heures de montage vidéo, mais il m'a permis d'apprendre énormément durant ces 6 mois de travail. J'ai pu acquérir de l'expérience et apprendre des erreurs commises. Initialement, j'avais choisi de travailler sur cette image car, pour moi, elle représentante les années 1936-1938. Un ciel bleu représentant une vie presque revenue à la normale et naïve après la Grande Guerre et la Grande Dépression, qui va bientôt se retrouver couvert par les nuages sombres et grondant du nationale-socialisme et du prochain conflit qui déchaînera haine et violence, une fois de plus, sur le continent européen. "

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